Dagmar Saskova, soprano
Francisco Javier Manalich, ténor & viole de gambe
Ronald Martin Alonso, viole de gambe
Hannelore Devaere, harpe
Manuel de Grange, luth, guitare & direction
On dénombre dans les recueils d’airs publiés en France par Ballard entre 1608 et 1643 dix-sept airs sur paroles italiennes. Compte tenu des variantes ou des différentes versions, polyphoniques ou monodiques, de mêmes pièces, le nombre se réduit finalement à dix textes, constituant un ensemble quelque peu anecdotique au milieu d’un corpus de plus de deux mille airs français. Cet enregistrement réunit judicieusement ces dix textes, proposant par là-même la quasi-totalité des airs italiens publiés par des compositeurs français durant le règne de Louis XIII, que les musiciens de l’ensemble Il Festino ont habilement choisi d’agrémenter de quelques pièces contemporaines instrumentales ou sur paroles espagnoles. Tous ces airs italiens « français » sont signés de trois des meilleurs compositeurs du temps, proches des milieux de la Cour et des salons.
Sous l’influence de Marie de Médicis, quelques compositeurs français tentèrent avec succès une synthèse des deux tendances dont l’ensemble Il Festino – dédié à l’esthétique et aux règles déclamatoires du XVIIe siècle - offre un résultat éloquent. Avec le concours de la soprano Dagmar Saskova, voix pure et incarnée à la fois, idéale pour le répertoire.
Il Festino mise sur une noble pudeur, sans chercher les effets de couleurs et d'instrumentation que Le Poème Harmonique a pu travailler dans des répertoires assez proches. L'ensemble danse, rebondit, dialogue dans une belle complicité des violes de gambe et de la harpe. Manuel de Grange, passant du luth à la guitare à cinq choeurs, veille au juste goût des ornementations, à la noblesse des phrasés, pour que le... festin "exotique" garde une suavité contrôlée. Rien ne vient troubler les mots ni le timbre fruité de Dagmar Saskova. Aux côtés de Dagmar Saskova, le ténor (et violiste) Francisco Manalich affiche une délicatesse plus désinvolte.
Préserver l’équilibre entre la théâtralité italienne et la grâce française relève de la quadrature du cercle. Rejointe dans quelques pièces par le ténor chaleureux mais plus effacé de Francisco Javier Mañalich (par ailleurs gambiste), Dagmar Saskova réussit à concilier ardeur et délicatesse, laissant entrevoir un tempérament que nous avons hâte de voir s’épanouir ailleurs.
L’ensemble Il Festino aborde ce répertoire en trouvant d’emblée un parfait équilibre entre naturel et art qui rend sa prestation souvent enthousiasmante [...] une variété de couleurs très séduisantes [...] Animés d’un très louable souci de varier les climats, les instrumentistes font preuve de beaucoup de réactivité et de précision, et se révèlent des accompagnateurs aussi inventifs qu’attentifs. La soprano Dagmar Saskova rayonne sur l’intégralité de cet enregistrement par la qualité de son timbre lumineux et sensuel, par la fluidité et la clarté de son élocution, par l’attention qu’elle porte aux moindres inflexions des textes et l’investissement de tous les instants qu’elle met à les servir [...] Il faut saluer, pour finir, le courage d’Il Festino et de son éditeur d’avoir choisi, pour un premier disque, d’explorer des chemins musicaux peu fréquentés plutôt qu’avoir opté pour un programme certainement plus vendeur mais rebattu.
Une voix saisit l’attention aux premiers mots chantés, la voix de Dagmar Saskova, par la clarté et la vivacité qui l’animent, avec une précision et une pertinence de l’expression qui lui permettent des pointes d’espièglerie sans jamais quitter l’élégance et la délicatesse requises dans un tel répertoire.
Dans quelques airs en duo lui répond la voix de ténor du violiste Francisco Javier Manalich, avec un timbre léger et coloré, légèrement voilé et un peu mat, un peu comme sonne le bois, et ainsi, avec la transparence et le cristal de la voix de soprano forme un alliage de couleurs et de matières en relief.
Le tableau est composé aussi avec les instruments à cordes qui participent à la réalisation d’un tel paysage sonore, pas seulement en fond, en continuo, mais partenaires à part entière dans le jeu polyphonique.
[Il Festino] propose cette suite de pièces dans une interprétation de souplesse et de charme, avec justesse et une infinie sensibilité à chaque instant. (extrait d'un texte de Thérèse Bécue)
Etienne Moulinié
Extrait du 1er CD d'il Festino pour le label Musica Ficta
Etienne Moulinié (1599-1676)
Extrait du premier CD d'Il Festino sorti en mars 2012
pour le label Musica Ficta
Antoine Boesset
Extrait du premier CD d'IL Festino pour le label Musica Ficta (mars 2012)
Air d'Etienne Moulinié
Etienne Moulinié (1599-1676)
Extraitd du 1er CD d'Il Festino
Boesset