Arts-Scène Diffusion

Emmanuelle Bertrand

CELLO

Benedict Hévry, www.resmusica.com, Juillet 2021

(…) cette vision de concert semble plus pacifiée, « bien tempérée », jouant la carte d’une synthèse entre l’héritage hédoniste de la tradition instrumentale française au XXe siècle, et l’irrépressible carrure rythmique, jamais prise en défaut, des danses baroques ainsi stylisées. L’approche se veut variée, claire, éclatante, voire solaire, dans les troisième et première suites ouvrant le premier concert, avec cette articulation bondissante et pulpeuse (les courantes !), mettant en exergue la polyphonie latente de ces pages. La cinquième est ici sous-tendue par un tout autre geste musical, d’une gravité impavide et d’une impérieuse sévérité avec cet austère prélude et fugue à la française inaugural ; ou cette sarabande très impressionnante de dépouillement dans sa linéarité, avec une impeccable tenue d’archet.
(…) D’une savante et patiente construction, cette passionnante version culmine dès le difficile prélude, égrené à la manière d’un luthiste menant une improvisation quasi non mesurée. La violoncelliste nimbe d’une approche austère, roide et quasi funèbre (prélude, sarabande et même menuets) la deuxième suite, alors que la sixième, malgré quelques signes d’évidente et bien compréhensible fatigue à la fin de cette odyssée, conjugue plénitude quasi aérienne et efflorescence jubilatoire notamment dans une sarabande, toute en accord de trois ou quatre sons, superbement épanouie, ou dans l’irrésistible gigue finale.
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