Arts-Scène Diffusion

Loco Cello

CLASSIC-JAZZ-CREATIONS

Didier Doc Pilot, Mars 2022

(…) une claque artistique magistrale balancée par Loco Cello, trio de virtuoses ambassadeurs de la musique au sens large, celle où l’on puise dans des racines ancestrales pour offrir sa bonne tambouille totalement singulière face à ceux qui en usent pour un folklore. Ici, c'est l'esprit tzigane et l'aura yiddish en essence dans le moteur d'une Ferrari de l'expression, capable de pousser loin la revisite, au point de croire que nous assistons finalement au futur de traditions européennes de peuples ayant beaucoup souffert lors de la dernière guerre mondiale. Il faut mesurer notre privilège de les écouter et de les voir ses musiciens virtuoses couverts de récompenses, et sculptés à l'expérience, universels en leur pratique à sillonner le monde. François Salque est intense, provoquant, joueur dans ses pirouettes physiques, à pousser loin le violoncelle au delà des limites de la décence ; Samuel Strouk  est l'aérien, l'élégant en l'affaire, le compositeur aussi de deux pièces particulièrement flashantes, Lhassa et le bien nommé Yiddish,  le généreux aussi dans la brillance de solos incisifs voire acharnés quand la course s'installe avec François, une course obligeant à ne pas dépasser le collègue mais à monter de plus en plus loin dans l'avalanche de notes, avec cette impression d'un torrent devenu cascade sur un lit de galets à la course invisible, à l'impact évident. Jeremie Arranger construit la base, l'appui, la clé de voûte du trio. Il maçonne à tout va, installe la pression invisible, la vibration au delà de l'audible. Il donne du sens à l'audace, de la joie à la relecture de ceux qui sont mort, de l'âme aux csardas. Trio majeur, pour une récréation dans les carrières des musiciens, Loco Cello tape très loin et s'ouvre des audiences possibles inespérées. C'est cadeau pour eux comme pour tout ceux qui les écoutent.


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