Concerto de Clara Schumann
LISZT recording 'Joies de l'âme' published by Mirare in autumn 2021
' Claire-Marie Le Guay, a great zealot of this repertoire, with elegant virtuosity and a sense of narration ' ***** Classica 2021
LISZT
Cantique d'amour, excerpts from Harmonies poétiques et religieuses
Funérailles, excerpts from Harmonies poétiques et religieuses
Consolations n.2 and n.3
The Death of Isolde, Wagner-Liszt
Liebestraum, Nocturne n.3
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SCRIABIN
Vers la flamme (Toward the flame)
LISZT
Après une lecture de Dante (After a reading of Dante)
SCRIABIN
Étude op 2 n.1
Étude op 8 n.12
(...) Claire-Marie Le Guay, grande zélatrice de ce répertoire, à la virtuosité élégante et au sens de la narration, nous convainc en faisant entendre dans cette ivresse faustienne une tendresse solaire. Ainsi, évoque-t-elle, comme le faisait Horowitz, le rêve et l’atmosphère, s’éloignant de l’insouciance de Buniatishvili (Sony Classical, 2010) ou de la séduction d’Abduraimov (Decca, 2011).
Cette vitalité irrigue également le célèbre Rêve d’amour, interprété sans aucune prétention, ainsi que le Cantique d’amour et Au bord d’une source. Ce dernier, qui n’a pas les inflexions soyeuses d’un Chamayou (Naïve, 2011), surprend en revanche par ses textures pétillantes et l’audace des dissonances distribuées dans son Bösendorfer. Seules les Funérailles semblent une peu trop concrètes, renonçant à la vision terrifiante qu’en imposait Volodos (Sony Classical, 200-06). Les Consolations reviennent à la simplicité, la première dans le sillage d’une bagatelle tardive de Beethoven alors que la célèbre n°3, plus feutrée, voit s’infiltrer une lumière rédemptrice.
(...) D’entrée, la Mephisto Valse n°1 prend, sous les doigts de la musicienne, les couleurs de la séduction et de la tentation diabolique. Au coeur des tourments de l’âme, trêve d’amour est sublimé dans le célèbre et poignant Liebesträume. Un amour absolu qui vire au tragique dans la Mort d’Isolde d’après Richard Wagner. Cantique d’amour, Funérailles, ode à la nature avec Au bord d’une source, et Consolations, toute la poésie de Listz explose avec bonheur sur el clavier de la virtuose.
Afin de servir tout le clavier des émotions humaines sur lequel Liszt savait jouer, Claire-Marie Le Guay s’est assuré le soutien d’un partenaire de choix : un somptueux Bösendorfer, aux registres remarquablement équilibrés. Les basses charnues qui ouvrent Funérailles comme les sons filés des Consolations n’auront jamais sonné de manière aussi saisissante.
Claire-Marie Le Guay n’exagère pas les couleurs de glas de Funérailles , réussit, sans forcer, la montée irrésistible de la Mort d’Isolde, chante, sans alanguissement, la célèbre 3e Consolation.
Ah Liszt ! Qu’il parait facile à Claire Marie Le Guay de suivre ce virtuose, compositeur de génie. C’est un langage qui lui correspond bien et elle l’a prouvé à maintes reprises. Elle peut se prendre des libertés tout en restant très respectueuse de la partition. Tout un champ de possibilités s’ouvre à elle dans une palette de couleurs illimitée. Elle sait sublimer ce romantisme exacerbé, cette écriture recherchée.
Ce programme parle de l’amour, de la mort et de la consolation. La profondeur de l’écriture de Liszt magnifie le piano qui devient l’expression d’une joie intérieure, des joies de l’âme.
« Mon piano, c’est moi, c’est ma parole, c’est ma vie ; c’est le dépositaire intime de tout ce qui s’est agité dans mon cerveau au jours les plus brûlants de ma jeunesse, c’est là qu’ont été tous mes désirs, tous mes rêves, toutes mes joies et toutes mes douleurs. » Franz Liszt
Enregistrer Liszt à nouveau, c’est retrouver le fil conducteur de ma vie, depuis l’enregistrement des Etudes d’exécution transcendante, puis des deux Concertos, de la Sonate, d’Après une lecture de Dante, de la 2ème Ballade, des Légendes ; retrouver ce fil pour le partager avec vous.
Claire-Marie Le Guay
Dijon Opera, June 11, 2020