Trio Zadig
TRIO AVEC PIANOTchaikovski
Les Saisons
Fuga Libera, 2020Le Trio Zadig, en compagnie du comédien Stéphane Varupenne, sociétaire de la Comédie Française, interprètent Les Saisons de Piotr Ilitch Tchaïkovski. Sans doute la plus poétique et la plus populaire des œuvres du compositeur russe qui prend la forme de douze petites partitions pour chaque mois de l’année. L’album se penche sur le temps qui passe, avec ses bonheurs et ses moments plus difficiles. L’univers de l’enfance, quelque peu nostalgique, résonne dans les notes. Douze saynètes ponctuent cet album, elles ont pour sous-titres Au coin du feu, Barcarolle, La Chasse, Chant d’Automne ou encore Sur la troïka. La composition de l’œuvre date de novembre 1875 à mai 1876 et a été réalisée à la demande de Nikolaï Matveïevitch Bernard, l’éditeur du Nouvelliste, un magazine musical mensuel de St Pétersbourg. C’est Alexandre Goedicke, compositeur et organiste russe du début du XXe siècle, qui a fait l’arrangement des Saisons pour trio avec piano. Le Trio Zadig considère ce cycle comme l’une des œuvres majeures de Tchaïkovski. Stéphane Varupenne ajoute un aspect narratif à cette version en lisant douze poèmes de différents auteurs russes, un pour chaque mois de l’année. Un album qui s’écoute comme un livre musical.
Vidéos
Presse
Fabienne Bouvet, Classica, Février 2021
Automnales et tendres, les cordes prennent le relais, soutenues par un piano moelleux, et déroulent leurs contes avec nostalgie. Sublime atmosphère. Ici, point de premier degré, les demi-teintes entre chien et loup mènent à la lisière de l'enfance, quasiment à l'âge adulte, balançant continuellement entre la naïveté et la lucidité - il faut écouter ce Perce-neige sur les pointes, en apesanteur, qui rêve et pleure tout en délicatesse.
Thierry Hilleriteau, Le Figaro, décembre 2020
(…) une partition hautement contrastée, à laquelle leur grande palette de couleurs rend pleinement justice.
On est ainsi saisi par l'énergie folle qui nous fait rentrer dans le mois de février, après une fin janvier toute en souplesse, en grâce et en lignes aériennes. La puissance de ces accords à la verticalité parfaite, d'où jaillissent bientôt des vocalises d'une diabolique virtuosité, en dit long sur la complicité qui unit ces trois jeunes artistes. Mais si l'ensemble s'est justement fait connaître depuis deux saisons grâce à sa fougue et sa vitalité, c'est dans les mouvements les plus nostalgiques et mélancoliques (dieu sait que ce cycle n'en manque pas) que l'on se laisse vraiment cueillir. Mars, avec son atmosphère pluvieuse et ses harmonies ombrageuses en est un bon exemple. S'il est un autre mois qui à lui seul justifie l'écoute de cet enregistrement, et le succès bien mérité des Zadig, c'est sans conteste octobre. Écoutez cette subtile inflexion de tempo, dès la vingtième seconde, du violoniste Boris Borgolotto. En une hésitation, tout est dit. Les trois amis ne jouent pas, ils chantent. Voyez comme des pleurs du violoncelle de Marc Girard Garcia naît, à 2'40, cette ligne obsédante et fantomatique du piano. Comme une réminiscence de bonheur à la lumière fragile, sublimée par le jeu d'une incroyable douceur de l'Américain Ian Barber. Parfois, toute la force d'une interprétation réside dans sa fragilité. C'est le cas ici. Mon coup de cœur de la semaine.
Audio
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