O Sidera : un appel vers le ciel
Paraty, 2021
Version féminine du prophète, la figure de la Sybille a inspiré à Roland de Lassus un recueil de chants d’une profondeur et d’une sensibilité saisissantes. S’appuyant sur des textes énigmatiques annonçant la venue du Sauveur, le compositeur se montre tout aussi prophétique dans son écriture dont l’originalité et le caractère étrange fascinèrent ses premiers auditeurs, au premier rang desquels, le Duc Albert V de Bavière. Ce dernier se prit de passion pour cette musique qu’il fit éditer sous la forme de manuscrits richement ornés et pour son compositeur dont il s’attacha aussitôt les services, le gardant ensuite à ses côtés de longues années.
Bien des mystères subsistent encore sur la date et le lieu de composition de ces pages, vraisemblablement écrites aux alentours de 1555. Les oracles féminins de l’Antiquité fascinent alors les artistes de la Renaissance. Tandis que Michelangelo célèbre les sybilles à travers ses fresques de la Chapelle Sixtine, Roland de Lassus choisit douze de ces prophétesses dont les vers avaient été rassemblés entre le deuxième siècle avant Jésus-Christ et le septième siècle de notre ère. Dix ans plus tôt, était parue à Bâle une traduction latine de ce recueil intitulé Oracula Sibyllina.
L’ensemble Irini nous offre une interprétation onirique et envoutante de ces chants mis en regard avec des pièces liturgiques de Constantinople. Ce programme O Sidera s’inscrit parfaitement dans la démarche de cet ensemble vocal, fondé en 2014 par Lila Hajosi, attaché à « créer des liens qui libèrent » entre les répertoires européens et byzantins, entre le moyen âge et la création. Il nous invite ici à prendre les sentiers du rêve et à lever les yeux vers les cieux. « Il existe un lien profond entre l’Humanité, son voyage, et ce qu’offre le ciel à son regard dans la nuit primordiale où toutes les questions, tous les gouffres, les vertiges se fondent dans une torsion de nuque vers le haut » nous dit Lila Hajosi.
Erros meus, má fortuna, amor ardente, juillet 2024
Reconhecido internacionalmente pelos seus elevados padrões e pelas propostas únicas, extraordinárias e ousadas, o ensemble fez incidir o programa em excertos das “Profecias das Sibilas (Prophetiae Sybillarum)”, pondo em perspectiva a música de Roland de Lassus (1532 – 1594) com algumas das mais significativas peças do repertório bizantino (…) momentos de forte e intensa espiritualidade, marcados de forma singular pela beleza e harmonia das vozes do ensemble e pela energia apaixonada de Lila Hajosi, a sua directora musical. Article complet
Charlotte Saulneron, Resmusica, Avril 2022
De l’ordre de l’impalpable, le nouveau disque de l’ensemble Irini O Sidera mêle l’Orient et l’Occident avec une profondeur mystique que chaque auditeur percevra au plus profond de soi. (…)
Cette interprétation d’Eulalià Fantova (mezzo-soprano), Julie Azoulay (contralto), Benoît-Joseph Meier (ténor), Guglielmo Buonsanti et Alessandro Ravasio (basses), semble minutieusement sculptée, ou abordé telle une modélisation mathématique savante. (…)
Avec ces airs liturgiques, le temps se rallonge pour une transe spirituelle vibrante qui ne passe plus par les mots. Plus de détails
Émilie Munera , Emission "En-pistes!" France Musique, Février 2022
« Un très beau disque »
« Très beau voyage entre Orient et Occident porté par les 5 voix de l'ensemble »
« Voyage mystique totalement réussi »
Christine Ducq, La Revue du spectacle, Décembre 2021
L'ensemble Irini allie ici efficacité dramatique et profondeur expressive, servant avec subtilité et cœur cette écriture contrapuntique.
(...) l'ensemble nous extrait de notre monde bruyant et sombre pour un voyage lumineux au-delà des frontières connues, et nous invite à une "contemplation de sa part d'infini".
Après les sibylles, les chanteurs d'Irini se font chérubins à six ailes. Il s'agit toujours de nous faire lever les yeux vers les cieux pour interroger le mystère de l'univers. Notons la hauteur de vue du texte liminaire de son beau projet par Lila Hajosi dans le livret du CD, titré Un chant sans divertissement, qui en appelle à une écoute exigeante et, disons-le, philosophique - pour un moment empreint de spiritualité.
Gérard Pangon, Musikzen, Décembre 2021
(...) Ces Prophéties sont une plongée dans le mystère. Interpréter ces partitions pleines de dièses et de bémols constitue donc un défi du genre de ceux que relève tranquillement l'Ensemble Irini, porté sur les répertoires a capella plutôt mystiques et méconnus. Qui plus est, pour insister sur la nécessité d’une introspection spirituelle et tenter de ramener « l’Homme […] dans le sillon d’une conscience symbiotique de son existence » (Lila Hajosi), le programme ajoute à la musique de Roland de Lassus quelques pièces liturgiques de Constantinople, dotées des mêmes vertus méditatives. Plus de détails
Bettina Winkler, SWR2, Décembre 2021
Un heureux mélange des esthétiques et un résultat à la hauteur des efforts fournis. Coup de cœur de Noël. Plus de détails
Thierry Vagne, Musique classique & Co, Novembre 2021
(…) une très belle intériorité. Le disque alterne les Prophéties de la Sybille de de Lassus avec des chants liturgiques byzantines. Les pièces de de Lassus sont lentes, plutôt tournées vers le grave malgré la présence d’une mezzo et d’une contralto. Certaines pièces anonymes de Constantinople apportent une animation bienvenue.
Interprétation très soignée de l’Ensemble Irini dirigé par Lila Hajosi.
Soline Heurtebise, Ôlyrix, Novembre 2021
Musique céleste, temps suspendu et voix aériennes, l’Ensemble Irini réussit la dématérialisation de notre monde moderne vers des aires musicales issues de la renaissance européene et de la musique byzantine (…) Ici, plus intime, plus minimaliste et précis, l’Ensemble Irini permet une approche des lignes musicales médiévales avec la précision d’une architecture supervisée par la jeune cheffe. En cours de formation auprès de Sergio Monterisi, la maitrise vocale de la direction permet à l’ensemble un très grande cohérence, tant dans les expressions vocales que dans les choix musicaux.
Frédérick Casadesus, Mediapart, Novembre 2021
(...) En écoutant ces artistes, en les voyant travailler, comment ne pas avoir le sentiment que notre époque, en dépit de ses douleurs, est aussi marquée par mille promesses? Bonne écoute et bonne journée à tous !
Stéphane Loison, VieilleCarne, Novembre 2021
O Sidera m’enchante par ces qualités vocales et c’est bien suffisant. Oui nous ne sommes plus à la Renaissance, de cette peur du péché originel, et de toute cette mythologie qui a fait naître ces superbes musiques. (...) Mais quant à moi, pauvre pécheur, je suis prêt à consommer sans modération l’Ensemble Irini , comme un divertissement de qualité, et je conseille au lecteur d’en faire de même pour son plus grand plaisir et sans état d’âme. Amen !
Maryvonne Colombani, Journal Zibeline, Novembre 2021
Les douze Sibylles de Lassus (...) sont évoquées en œuvres courtes aux accords simples mais dont l’agencement touche à la transcendance tant les harmonies, comme diffractées, donnent une impression mystique. Les voix sculptées d' Eulalia Fantova (mezzo) , Julie Azoulay (contralto), Benoît-Joseph Meier (ténor), Guglielmo Buonsanti et Alessandro Ravasio (basses), offrent un écrin d’orfèvre aux mélodies qui nous emportent dans des cosmogonies universelles où se catapultent les temps. Le païen et le christianisme se fondent dans cette musique diffractée. L’envoûtement s’affirme encore dans le Chant du Mystère à Constantinople au creuset des litanies où les airs liturgiques, longs et répétitifs nous donnent une idée de la transe mystique, avec des voix qui semblent suspendues face à un inconcevable accepté. Il n’est pas d’explication par le raisonnement, mais une tension vécue, sentie, partagée dans une compréhension qui se passe de mots, et que seule la matérialité de la musique peut rendre. Lila Hajosi, quittant le pupitre mezzo-soprano, dirige pour la première fois avec une justesse et une pertinence sensibles et élégantes. Un diamant taillé !
Jérôme Gillet, Froggydelight.com, Octobre 2021
(...) L’interprétation y est aussi bien inspirée, mystique, métaphysique presque que mystérieuse (cette fonction du chromatisme a quelque chose de mystérieux). Un disque qui parle aux oreilles comme à l’âme…
René Cocq, Luister, Octobre 2021
Vocalement, les motets sont extrêmement exigeants et dans cette interprétation par l'Ensemble Irini sous la direction de Lila Hajosi, ils sont impressionnants par les tourbillons virtuoses des voix et par leurs harmonies ardentes.