Arts-Scène Diffusion

Jean-Luc Ho

CLAVECIN & ORGUE

Michel Roubinet, Concertclassic.com, Mars 2020

Jean-Luc Ho, qui y a œuvré de 2006 à 2016, sait magistralement tirer parti de ce que cet instrument a de meilleur. Après l'Introït (intonation au serpent), tout d'abord en voix parallèles « débordant » brièvement en faux-bourdon, le plain-chant d'une rigoureuse sobriété et naturellement en latin gallican s'en tint pour l'essentiel à une alternance puissamment animée des trois voix parallèles avec serpent répondant, depuis le chœur, aux versets confiés à l'orgue de tribune. On sait combien l'œuvre de Grigny est somptueuse, du hiératique Kyrie initial à cinq parties sur pédale d'anches au lyrisme d'une grâce vivifiante des « pièces de caractère » tel le Trio en forme de dialogue de cromorne et de cornet, cette section du Kyrie se refermant sur un ébouriffant Dialogue sur les grands jeux d'une extrême vivacité sous les doigts d'un Jean-Luc Ho restituant toute la vive éloquence et le caractère altier de l'orgue classique français.

Le Gloria (intonation par Thomas van Essen) offrit à son tour ses moments fortement contrastés, du plus grandiose au plus bouleversant, nulle part la grandeur n'arborant d'ailleurs, à travers le jeu de l'organiste, une quelconque neutralité mais se trouvant constamment rehaussée d'une expressivité volontaire mais stylée, sans cesse remise en jeu au gré des mélanges de timbres. (…) .

C'est peu de dire que Jean-Luc Ho vivifie et concentre les affects suggérés tant par la forme que par le texte sous-jacent, jouant volontiers des contrastes entre les pièces comme à l'intérieur de chacune d'elles. Ainsi la Fugue à cinq du Gloria, dont il sut magnifier l'éloquence extatique « en dépit » d'un mouvement incessant – force et légèreté du toucher, d'une vivacité et d'une franchise se doublant de maintes surprises dans l'écoulement individualisé du temps. Lire l'article complet


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