Alain Cochard, Concertclassic.com, Mars 2023
Par la liberté du geste et le regard émerveillé qui les animent, ils le transcendent et parviennent à un point d’équilibre idéal qui a pour noms style et goût. Le Trio D. 581 doit certes encore beaucoup à Mozart et Haydn, mais quel bonheur d’entendre l’Allegro s'épanouir, d'une sonorité pleine et généreuse, illuminé par l’archet radieux de Schuichi Okada. Pas un instant toutefois, le violoniste ne tire la couverture à lui ; bien au contraire, ce sont l’intensité et la saveur (le Menuetto) de la conversation musicale qui prévalent jusqu’au terme du Rondo. (…)
Tardive (1788) et vaste partition de Mozart, le Divertimento en mi bémol majeur KV 563 occupe toute la seconde partie et souligne la conscience harmonique sur laquelle s’appuie l’interprétation des Arnold (quel Adagio !) – chaque point de tension trouvant son juste poids expressif sous leurs archets – mais aussi la richesse et la malléabilité d’un matériau sonore capable de se dilater pour parvenir à une ampleur quasi symphonique (la dernière variation de l’Andante). Reste que, plus que tout, c’est la profonde complicité musicale et amicale des trois jeunes instrumentistes qui, de bout en bout, fait la richesse et l’humanité de leur propos. Plus de détails