« Chaque note est importante, mais il y a quelque chose d’aussi important que les notes, c’est l’âme, l’extraordinairement précieuse étincelle. L’âme est à la source des expressions les plus élevées de la musique » Sergueï Rachmaninoff
Le temps court, un moment où l’on vit l’instant présent intensément, où finalement le « prélude » initialement prévu pour être joué avant une pièce plus conséquente devient lui-même le centre de l’attention, plus que des « préludes », ce sont à la fois des études virtuoses (Prélude op. 32 n°4, n°13), des romances douces (op. 32 n°5, 11, op. 23 n°6), des nocturnes (op. 23 n°10), des récits au discours magique et poignant, tragique et à l’évocation romantique intacte. Bien évidemment, Rachmaninov s’est inspiré du génie de Chopin, de ses 24 Préludes (pensons à ses Variations sur un thème de Chopin op. 22, opus qui précède le livre des Préludes op. 23). Rachmaninov conçoit lui aussi, sans logique, l’utilisation de toutes les tonalités mineures et majeures : en effet nous passons d’un épisode dramatique, véritables cloches qui explosent (op. 3 n°2) à la douceur infinie de certains préludes (op. 32 n°5), entre onirisme et passion, le voyage en Russie post-romantique est assuré.
RACHMANINOFF
Intégrale 24 Préludes (1h20)
Possibilité de jouer une sélection des Préludes (1h)
Toujours je languis de désir,
Toujours mon âme vole vers toi,
Dans la pénombre du souvenir,
C’est ton image que je vois…
Ta chère image, inoubliée,
Partout, sans cesse, elle me suit,
Inaccessible, inaltérée,
Comme une étoile dans la nuit…
1848-1849
Fiodor Tiouttchev
Un récital de piano plein de vie.
(...) Fanny Azzuro est une interprète superbe, avec un jeu sensible et néanmoins énergique.
(...) Au piano, elle est toute en retenue, en même temps que puissante et délicate. Pas de gestes démesurés, pas de manières, non, une femme naturelle, une musicienne qui respire la musique et la vit pleinement, sans avoir besoin de manifestations extérieures. Tout est en elle.
"Enregistrer l'intégrale des Préludes, c'est comme peindre des notes avec une palette sonore illimitée", écrit la pianiste Fanny Azzuro dans les notes de son premier album pour Rubicon. Jouer cette musique est exaltant. Le danger est de perdre le contrôle de ses émotions et de céder à la tentation d'accumuler le pathos dans une musique si naturellement expressive...".
Plusieurs rendez-vous et récitals en ce début d'année : dans la Drôme tout d'abord (Sérénades en baronnies), puis dans le cadre de la saison musicale de l'auditorium de l'abbaye aux dames à Saintes, avant de retrouver l'effervescence de la Folle Journée de Nantes!