Instrument fait par Émile Jobin, 2012
Ce clavicorde est né de l’interprétation des instruments historiques et du désir d’explorer l’univers sonore intime de Johann Sebastian Bach.
Les textes anciens se rejoignent pour vanter tant la richesse expressive que la grande exigence propres au clavicorde, instrument de prédilection de Bach.
S’il n’a pas de répertoire spécifique, cet instrument embrasse paradoxalement toute la pensée musicale de Bach: Depuis la suite de danse à la française où on redécouvre une énergie chorégraphique élastique, une vocalité évidente; au style concertant (Toccata Dorienne) en passant par la sphère luthérienne domestique, le Stylus Fantasticus le plus détonnant ou encore la transcription de ses œuvres de violon « qu'il interprétait lui même souvent au clavicorde en apportant toute l’harmonie qu’il jugeait nécessaire » (Agricola).
Forkel relate que Bach « considérait le clavicorde comme étant le meilleur des instruments pour l’étude et pour toute musique jouée dans un lieu intime et comme étant le plus apte à exprimer ses pensées les plus raffinées ... [et] capable de tant de subtilités malgré sa petite taille ».
Instrument de l’expression par excellence, mais aussi de la transmission, il assure le passage entre les répertoires et les époque:
Kittel rapporte que le maître « considérait l’étude du clavicorde à pédales comme de grande importance, et qu’il permettait à ses élèves d’étudier sur un clavicorde à deux claviers et pédalier qu’il avait chez lui. C’est précisément ce « 3 Klaviere nebst Pedal » qu’il lèguera à son fils Johann Christian avant sa mort.
Ornée par Müthel, un des derniers élèves de Bach, la Sinfonia de la Partita II trouve une nouvelle sensibilité très proche des œuvres de CPE Bach. La Fantaisie Chromatique 903, quant à elle exécutée suivant l’édition de Griepenkerl, élève de Forkel, lui même élève de Bach, semble montrer «comment le maître la jouait »: Le texte, bien que de 1820, comporte de nombreuses nuances, indications de vitesse et d’ornementation.
Jean-Luc Ho, Mai 2018
Fantaisie chromatique & Fugue BWV 903
Trio en ré mineur BWV 583
Toccata & Fugue « dorienne » en ré BWV 538
In Dulci Jubilo BWV 729 (transposé en sol)
Sinfonia (extraite de la Partita II en do mineur)
Suite Française en Sol majeur BWV 816 (Allemande - Courante - Sarabande - Gavotte - Bourrée - Loure - Gigue)
Fantaisie de choral Wo Gott der Herr nicht bei uns hält BWWV 1028
Ciaconna (extraite de la Partita pour violon BWV 1004, transposée en sol et adaptée au clavicorde)