La musique du seicento démarre dans une tradition (prima pratica) de polyphonie.. A partir des pièces vocales connues, on ajoute des ornements et diminutions rythmiques afin de créer une nouvelle forme musicale : la sonate, avant qu’elle n’en porte le nom.
Avec la seconda pratica (développée par Claudio Monteverdi particulièrement) apparaît une nouvelle manière d’écrire de la musique. Les instruments prennent leur indépendance de la voix, et celle ci se retrouve mise en valeur par l’écriture en mélodie accompagnée par un continuo.
Dans cette ambivalence Sacro-Profane, tant critiquée par le pouvoir ecclésiastique de Rome, on y chante (canzons), y sonne (sonates), et cherchons la symbiose dans cette période de riposte.
Programme:
MONTEVERDI
Venite, venite, sitientes ad acquas
Cantate Domino
Alessandro GRANDI
O quam tu pulchra es
Giovanni GABRIELI
Canzon seconda
MONTEVERDI
Sancta Maria, succure miseris
Giovanni GABRIELI
Toccata del primo Tono
Giovanni Battista BOVICELLI
Angelus ad pastores
Giovanni PICCHI
Canzon seconda
T. MERULA
Or ch’e tempo di dormire
Francesco Rognoni TAEGGIO
Quanti Mercenarii
MONTEVERDI
Et e pur dunque vero
Giovanni GABRIELI
Canzon terza
MONTEVERDI
O come sei gentile
Giovanni GABRIELI
Canzon prima
MONTEVERDI
Quel sguardo sdegnosetto
Ohimé, dov'el mio ben
Distribution :
La Guilde des mercenaires
Violaine Le Chenadec voix
Adrien Mabire cornets
Jean-Luc Ho orgue
Ce programme (voir dossier de présentation) peut également être donné à 6 artistes avec Jérémie Papasergio à la Dulciane, Gabriel Rignol au théorbe et Manon Papasergio à la Viole de Gambe, harpe.
« Les Vénitiens sont nés libres et ne sont tenus de rendre des comptes à personne sinon à Dieu, seul supérieur au Doge en ce qui concerne les affaires »
En cette réponse apportée au Pape Paul V en 1605, la République demeure conforme à la tradition politique de séparation des pouvoirs.
À Venise, les religieux n'ont aucun pouvoir politique et peuvent être jugés par un tribunal civil s'ils enfreignent les lois de la République.
Au coeur d'une relation des plus difficiles avec l'autorité papale, qui aboutira à l'excommunication de la République. Officiellement, les Vénitiens ne peuvent plus dire la messe ni donner les sacrements sur tout leur territoire.
Le Doge, Leonardo Dona, et le sénat, profondéments religieux, mais connaissant leur devoir, interdiront purement et simplement la publication de l'Interdit Papal.
Les Vénitiens continuent donc leur pratique du culte, en y associant comme toujours un volet artistique incroyable, le plus grand d'Europe à ce moment là.
Comble de l'histoire, en 1610, Claudio Monteverdi, officiant alors pour le duché de Mantoue, dédie son oeuvre sacrée la plus importante: Vespro della Beata Vergine au pape Paul V.
Ce même Monteverdi qui deviendra en 1613 maestro da capella, plus haut poste pour un musicien de l'époque, pour la Basilique San Marco, à Venise…
C'est dans ce contexte de guerre politique et artistique que notre programme s'inscrit.
Adrien Mabire