The Spirit of Gambo
L'esprit de la viole de gambe
La viole de gambe, si elle a été oubliée au XIXème siècle, suscite depuis plusieurs décennie un intérêt grandissant : depuis les années 1930 et la création de la Schola Cantorum Basiliensis par August Wenzinger, puis l’enthousiasme des années 1970 autour de la musique baroque et de musiciens formidables tels que Jordi Savall ou Wieland Kuijken, ou le retentissement du film Tous les matins du monde (Alain Corneau, 1991) auprès du grand public, cet instrument mystérieux et poétique ne cesse de se populariser.
Aujourd’hui enseignée dans une majorité des Conservatoires et utilisée dans d’autres musiques telles que la musique contemporaine ou les musiques expérimentales, électroniques, pop, traditionnelles, etc., la viole de gambe semble avoir un répertoire infini : mais quelle fut son identité première? D’où vient-elle? N’étant pas l’ancêtre du violoncelle mais une simple cousine (au même titre qu’une flûte avec un hautbois) la viole de gambe évolue énormément entre la Renaissance et la période classique avant d’être délaissée pendant la période romantique. De l’Italie à la France en passant par l’Allemagne ou l’Angleterre, chaque nation définit l’instrument différemment en déclinant divers aspects de son identité : de l’improvisation transalpine à la Sonate moderne germanique, de la Suite de danse française ou le préclacissisme galant, ce concert fait entendre toutes les couleurs que la viole de gambe a pu revêtir autrefois.
François Joubert-Caillet, basse de viole