Arts-Scène Diffusion

La Nébuleuse / Gabriel Rignol

MUSIQUE ANCIENNE

Memorare

Memorare

 

Effectif : 9 artistes (4 voix - 2 violons - 1 basse de viole - orgue et / ou clavecin - théorbe)

 

Véritables bijoux du répertoire baroque français, ces motets que Marc-Antoine Charpentier nous offre et que l’ensemble la Nébuleuse a choisi de recréer dans ce programme n’ont de « petit » que l’effectif – quatre chanteurs et deux violons, soutenus par la basse-continue , très commun dans l’Europe de l’époque : en Allemagne, dans les premières cantates de J-S Bach, en Angleterre, l’on peut citer Dido & Aeneas de Purcell, et bien sûr en Italie, par exemple chez Scarlatti ou Vivaldi. En France en revanche, depuis la centralisation des arts à Versailles sous le règne de Louis XIV, l’on entend depuis quelques décennies à la Chapelle Royale une écriture typique à cinq parties : dessus, haute-contre, taille, basse-taille, basse ; Charpentier se démarque ici, une fois de plus, de ses compatriotes. Très peu jouées à présent, ces pièces sont pourtant d’une richesse structurelle et harmonique saisissante : entre symphonies, récits, airs et choeurs, le foisonnement de l’écriture de Charpentier sublime l’effectif assez simple, nous donnant parfois même l’impression d’une écriture en double choeur « en faisant cheminer les voix deux par deux »*.

Ce programme propose d’entendre des oeuvres très méconnues : le « Motet pendant la Guerre » Quare Fremuerunt Gentes (H.363), dont la symphonie d’ouverture et la fugue finale claironnent leurs origines françaises, suivi du bien plus calme Memorare o piissima Virgo Maria H.367, écrit sur une prière à la Vierge de Saint-Bernard de Clairvaux, lui aussi pourvu d’une fugue finale. Le Nisi Dominus H.150 fait partie d’un ensemble de psaumes composés dans les années 1670 pour des Vêpres, et revêt quant à lui des accents plutôt italiens *qui enrichissent la simplicité structurelle apparente de ce motet, ne comportant pas de symphonie instrumentale, et reposant sur l’alternance de choeurs et de soli selon les versets. Enfin, le De Profundis H.156 met en musique le psaume 129 auquel est adjoint le texte du Requiem Aeternam ; il aurait très probablement été donné le 11 mai 1672 à l’occasion des obsèques de Marguerite de Lorraine, duchesse douairière d’Orléans, mère de Madame de Guise – la protectrice de M.A. Charpentier.

*Catherine Cessac, Marc-Antoine Charpentier

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