Pascal Amoyel & Dimitris Saroglou 2 pianos ou 4 mains
De nos jours, il n’y a pratiquement plus que les musiciens de jazz qui s’adonnent à l’improvisation. Et pourtant, bien avant le jazz, l’improvisation était d’abord l’apanage des compositeurs de musique dite « classique ». Le public venait de très loin pour entendre d’abord de la nouveauté, de la création !
Sait-on par exemple que Mozart ne jouait pas en concert ses propres Sonates, mais improvisait à loisir sur son clavier ? Que Liszt improvisait durant des concerts entiers sur des thèmes donnés par et devant un public médusé par tant d’audace, de poésie et de virtuosité? Que Chopin aimait lire des poèmes avant de laisser vagabonder son imagination sur son Pleyel ? Promis d’ailleurs à une grande carrière de comédien, il excellait particulièrement dans la pantomime et les imitations !
Jugez plutôt : nous sommes le 22 décembre 1808 à Vienne, il est 18h30. Beethoven arrive sur scène d’un pas nonchalant. Il s’apprête à donner ce qui deviendra l’un des concerts les plus célèbres de l’histoire : il y dirige la création de sa 5e Symphonie et de sa Pastorale, joue la partie soliste de son 4e concerto pour piano, mais ne manque pas de conclure ce concert-fleuve qui durera plus de 4 heures par une improvisation d’une demi-heure ! Czerny dira d’ailleurs que quiconque n’a pas entendu Beethoven improviser ne peut véritablement prendre conscience de son génie...
Plus près de nous, Debussy, Ravel, Bartok ou Stravinsky avaient l’habitude d’improviser des heures avant de coucher les notes sur le papier.
De grands duels furent organisés tout au long de l’histoire pour saluer et mettre en exergue les performances de ces artistes: Bach contre Marchand, Haendel contre Scarlatti, Mozart contre Clementi ou encore Liszt contre Thalberg, rivalisant de créativité sur des thèmes musicaux ou littéraires et des défis inouïs lancés par le public.
Suite à leur succès au Festival de la Roque-d’Anthéron en 2020 à l’initiative de René Martin, deux grands interprètes d’aujourd’hui, Pascal Amoyel et Dimitris Saroglou, ont à cœur de perpétuer cette tradition hélas perdue qui fit les grandes heures des concerts tout au long de l’histoire, et qui enthousiasmèrent sans équivalence ceux qui eurent la chance d’y assister.
Yvan Bernaer, La Nouvelle République, octobre 2024
(…) Ce n’est pas tous les jours que l’on rit à un concert classique. Lundi 21 octobre, sur la scène d’Équinoxe, deux pianistes passés maîtres dans l’art de l’improvisation se provoquent en duel. (…) Tour à tour, l’un impose à l’autre de le jouer à la manière de Bach, de Schubert, de Rachmaninov, de Schumann, de Debussy et puisque cela ne semble pas suffire à les départager : façon tango ou allongé sur le dos, les mains croisées sur le clavier. Supplice que le Chopin du soir impose à Liszt. De fil en aiguille, on finit par demander aux techniciens d’éteindre les lumières. Du rire, oui. Parce que les interprètes, en plus de briller sur le clavier, ne s’en tirent pas mal non plus dans le jeu d’acteur. Mais derrière cette virtuosité débridée, d’autres intentions, plus subtiles : celle de nous offrir avec beaucoup de pédagogie une leçon de musique et celle de nous rappeler, amnésiques que nous sommes, d’avoir trop assisté à des concerts où le sérieux est devenu la norme, que ces œuvres que l’on écoute encore aujourd’hui, avec une sorte de recueillement, sont nées du creuset de l’improvisation, du plaisir de s’amuser et de séduire.
Avez-vous déjà rêvé d'assister à une leçon de piano donnée par Chopin ?
En décodant la méthode méconnue écrite par Chopin et les témoignages de ses rares élèves, Pascal Amoyel lui-même d'ascendance franco-polonaise, lui redonne vie dans un dialogue imaginaire et bouleversant…
Après les succès à Paris, en régions comme à l’international, de ses précédentes créations « seul en scène »(Le Pianiste aux 50 doigts, Le Jour où j’ai rencontré Franz Liszt et Looking for Beethoven), Pascal Amoyel propose cette saison son tout nouveau spectacle musical, Une leçon de piano avec Chopin : une lecture experte, passionnante et sensible de la Première Ballade de Chopin comme un trésor musical imaginé et interprété par celui qui a été récompensé en 2010 du Grand Prix du Disque décerné à Varsovie par la prestigieuse Société Chopin pour son Intégrale des Nocturnes. Témoin privilégié de cette intime transmission du Maître à l’élève, le spectateur est transporté par la musique et le récit du grand pianiste-conteur d’histoires et Victoire de la Musique. Une pépite à découvrir absolument ! En savoir +
Le pianiste Pascal Amoyel investit le théâtre du Ranelagh pour une série de représentations et nous serions heureux de vous y accueillir! Où?
Théatre Le Ranelagh 5, rue des Vignes 75016 Paris
Métros : La Muette ou Passy Quand?
Du jeudi 21 novembre 2024 au dimanche 12 janvier 2025
Du jeudi au samedi à 20h30 et dimanche à 17h
Représentation supplémentaire mardi 31 décembre à 20h30