La nuit de mai, Poème de Hölty et mis en musique par Fanny Hensel et Brahms, tous deux nés à Hambourg et bercés dans ces contrées proches de la mer du Nord, exprime bien l’esprit enchanteur et la puissance évocatrice de la Nature dans la pensée romantique. Brahms et Hensel, se sont tous deux inspirés de l’œuvre de Beethoven qui puisait lui-même son inspiration de ses ballades champêtres, ainsi que de nombreux poètes en commun : il fait d’ailleurs tinter la lyre magique dans son quatuor dit les Harpes.
Trois compositeurs nés en Allemagne, très bons pianistes, avec un esprit ouvert sur une nature enchantée qui sert de vecteur aux émotions les plus intimes.
Ludwig van BEETHOVEN (1770-1827)
Quatuor à cordes en Mib majeur n.10 op.74 "Les Harpes" 30’
Fanny MENDELSSOHN (1805-1847)
Quatuor à cordes en mi bémol majeur 20’
Johannes BRAHMS (1833-1897)
Quatuor à cordes en la mineur op.51 n.2 33’
Die Mainacht
Wann der silberne Mond durch die Gesträuche blinkt,
Und sein schlummerndes Licht über den Rasen streut,
Und die Nachtigall flötet,
Wandl’ ich traurig von Busch zu Busch.
Überhüllet vom Laub, girret ein Taubenpaar
Sein Entzücken mir vor; aber ich wende mich,
Suche dunklere Schatten,
Und die einsame Träne rinnt.
Wann, o lächelndes Bild, welches wie Morgenrot
Durch die Seele mir strahlt, find’ ich auf Erden dich?
Und die einsame Träne
Bebt mir heißer die Wang’ herab.
Ludwig Christoph Heinrich Hölty
May Night
When the silvery moon gleams through the bushes,
And sheds its slumbering light on the grass,
And the nightingale is fluting,
I wander sadly from bush to bush.
Covered by leaves, a pair of doves
Coo to me their ecstasy; but I turn away,
Seek darker shadows,
And the lonely tear flows down.
When, O smiling vision, that shines through my soul
Like the red of dawn, shall I find you here on earth?
And the lonely tear
Quivers more ardently down my cheek.
Translations by Richard Stokes, author of The Book of Lieder (Faber, 2005)