Arts-Scène Diffusion

Quatuor Ardeo

QUATUOR À CORDES

Terra Memoria

 

MAYER
Quatuor en sol mineur

SAARIAHO
Terra Memoria

MENDELSSOHN
Quatuor op.44 n°3

 

Terra Memoria est le titre de la deuxième pièce pour quatuor à cordes de K. Saariaho. Les deux mots, la terre et la mémoire sont riches en associations. Pour reprendre les termes de la compositrice, la terre fait référence à son matériau musical et la mémoire à la manière dont elle travaille dessus.
N'est-ce pas le travail de tout artiste qu'il soit peintre, sculpteur, danseur ou compositeur de travailler son matériau (peinture pour l'un, corps pour l'autre...) comme on pétri une pâte, on sculpte un son pour lui donner une forme ? La "terre", matrice de toute chose, est ici le matériau sonore spécifique à chaque compositeur. Dans l’œuvre de Saariaho, nous la ressentons à la fois granuleuse, rugueuse ou parfois encore décharnée et presque impalpable mais toujours liée à un sentiment profond voire de profonde élégance. Tout comme dans le quatuor d'E.Mayer en sol mineur avec sa tonalité qui mêle le sérieux et la tendresse mais aussi permet si bien d'exprimer la plainte. Ou bien encore dans l'opus 44 n°3 de Mendelssohn : il est sans doute parmi les trois quatuors de cet opus, celui qui témoigne à la fois de plus d'énergie intérieure et de profondeur, de gravité... Nous ressentons dans ces trois œuvres qui font un grand écart de plus de 150 ans de distance, si différentes dans la forme, une même texture originelle, une même couleur de pinceau qui peut, en empruntant un style totalement différent, exprimer chacun à leur manière des choses intemporelles et universelles.

La musique, cette romance sans paroles comme disait Mendelssohn, fait appel à la mémoire. Chez Saariaho, la mémoire est  souvenir, des souvenirs du temps passé avec les morts. Des souvenirs qui restent toujours gravés pour certains et pour d'autres qui se transforment avec le temps, la maturité. Quant à Mayer ou Mendelssohn ils étaient tous deux sur les traces de Beethoven, on dit souvent que Mendelssohn était marqué par l'empreinte du grand Ludwig mais nous pouvons aller plus loin et tirer des fils invisibles qui traverseraient les siècles de Bach à Haydn en passant par Mayer, Mendelssohn et pourquoi pas jusqu’à Saariaho ? 


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