On connaît Erik Satie solitaire, mais à l’image du musicien qui n’est jamais là où on l’attend, cet album est conçu au prisme de sa brève et houleuse liaison avec la peintre Suzanne Valadon, sa seule relation connue qui, malgré une durée d’à peine six mois, l’aura profondément marqué. Au delà des pièces qui parlent d’amour sans être en lien avec Suzanne - notamment le music-hall - ou contemporaines à cette relation troublée, c’est un portrait de Satie qui se dessine, masqué par un voile de pudeur ou de provocation, entre inspiration antique et orientale (Gymnopédie, Gnossiennes), phase mystique (Danses gothiques), humour (Valses du précieux dégoûté, Sonatine bureaucratique) et cabaret (Je te veux, la Diva de l'Empire). Rares allusions à Valadon, la miniature Bonjour Biqui et le motif de Vexations deviennent des virgules entre ces chapitres, tout comme Désespoir agréable dont le titre semble résumer à lui seul la vie et l’œuvre de Satie.
Guillaume Coppola est en récital dans le merveilleux écrin du château de Lauzun ce soir à 20h30, dans le Lot et Garonne, avec le programme de son prochain disque: Satie amoureux, en cette année anniversaire!