Ce programme est un rare exemple de rencontre entre musique, danse et poésie.
Anthony Holborne semble avoir fréquenté de manière régulière le cercle d'artistes, notamment de poètes, gravitant autour de Mary Sidney, Countess of Pembroke. Si certaines pièces sont en relation directe avec elle, d'autres titres sont plus mystérieux : la pavane Bona Speranza ouvrant le recueil fait peut-être allusion au Cap de Bonne Espérance, l'une des nombreuses escales de Francis Drake, alors général de la flotte élisabéthaine, donnant dès le début de cette oeuvre une sensation de voyage, de lointain et de conquêtes. On retrouve cet exotisme avec des pièces aux titres castillans, Hermoza et Muy Linda, à un moment où l'Espagne et l'Angleterre entretiennent des relations particulièrement tendues : trait d'ironie de la part d'Holborne et clin d'oeil aux victoires d'Elizabeth sur Philippe II d'Espagne? On peut y voir aussi les louanges de la beauté d'une femme, Elizabeth bien sûr, Mary Sidney, ou qui sait…
Quel est ce Fruit of Love? À qui Holborne dédie cet Honey-Suckle, un chèvre-feuille symbolisant la fidélité éternelle? Que peint cette Image of Melancholly? Quel est ce leg qu'Holborne évoque dans ce Last Will & Testament? Et pourquoi les muses pleurentelles?
La dimension poétique de la musique d'Anthony Holborne est exceptionnelle dans le répertoire instrumental anglais, ces danses donnent à notre imagination la possibilité d'interpréter chacune d'entre elles selon notre goût et notre histoire, chaque thème ou symbole portant en lui des significations différentes et chaque musique nous laissant rêver librement.
Une merveilleuse découverte! On ne sait pratiquement rien d’Anthony Holborne – si ce n’est qu’il vivait à la cour d’ Elisabeth Ière, que son oeuvre constitue la plus importante collection de musique de danse du XVIème siècle et que John Dowland lui dédia un de ses plus beau Ayres. Voilà un enregistrement qui invite à dépasser cette méconnaissance d’autant qu’il est introduit par le gracieux sourire de Susan Lunden, chefd’oeuvre de Rubens ! (...) Les huit instrumentistes se démènent comme de beaux diables, ivres de joie pour partager une musique qui ne l’est pas moins sur des instruments aux noms évocateurs : différentes violes, luth, cithare, virginal, ottavino et bandora (bandurria ou de la famille des cistres). Cette énumération en dit déjà long sur le dépaysement ressenti à l’écoute. La prise de son équilibrée, homogène sans aucun histrionisme charme l’oreille. Mais la qualité purement musicale ajoute encore au plaisir. Car ces pages sont superbes et leurs titres poétiques contribuent à l’enchantement : « The fruit of Love », « Bona Speranza », « Hermoza », « Paradizo » ou encore l’exquis chef d’oeuvre « The Image of Melancholy ». Un disque à distinguer qui honore un très fin musicien fort peu présent au disque.
Michel Laizé, Diapason
Premier disque, mais quel accomplissement ! Les phrases sont énoncées par les cinq violes avec franchise et direction, la joie règne parmi les danses vives, les pages mélancoliques ne s'alanguissent pas. La belle énergie des archets est soutenue par un continuo scintillant : le luth, le cistre, le virginal et l'ottavino sont aussi utiles pour varier la palette d'une pièce à l'autre que pour dégager le profil rythmique des danses sous l'entremêlement des violes.
Grande nouvelle!
François Joubert-Caillet vient d’être nommé Professeur de viole de gambe à la prestigieuse Schola Cantorum Basiliensis, succèdant ainsi…
Grande nouvelle!
François Joubert-Caillet vient d’être nommé Professeur de viole de gambe à la prestigieuse Schola Cantorum Basiliensis, succèdant ainsi à Paolo Pandolfo et Jordi Savall avant lui! Lire le communiqué officiel.