Thibault d'Hauthuille, BachTrack, août 2025
On retrouve le violoncelle de Yan Levionnois, qui confère à l’ensemble une assise généreuse. L’« Adagio ma non troppo » sonne comme un jeu de questions-réponses, où les cinq instruments se parlent avec précaution. Le son est merveilleusement doux, à la manière d’un pianiste qui ne jouerait que una corda. L’introduction « Lento » du dernier mouvement est lourde, pesante, on imagine comme elle a dû surprendre les contemporains de Mozart. Et l’« Allegro » conclusif est bien enlevé, les instrumentistes jouent des accents, décochent des flèches, sourires aux lèvres. (…) Densité et profondeur du piano, force et présence des cordes : on est cependant emporté ! Le début du « Largo » est presque suspendu, mais on est vite pris par le souffle des phrases généreuses de Brahms. Après un scherzo irrésistible aux fugatos enlevés, les musiciens nous offrent un finale ébouriffant, dont on retiendra la souplesse et la liberté des phrases solistes d’un violoncelle au jeu profondément émouvant.