Arts-Scène Diffusion

Jean-Luc Ho

CLAVECIN & ORGUE

Messe pour les Principales Festes (1699)

Messe pour les Principales Festes (1699)

Nicolas de Grigny (1672-1703)

 

Avec plain-chant alterné & motets de Jean-François Lalouette (1651-1728) & de Nicolas Clérambault (1676-1749)
Déclamation d'extraits du Poème Héroïque : Clovis, ou la France Chrestienne de Jean Desmarets de Saint-Sorlin (1595-1676)

Dans la continuité du programme Pour les Festes Solemnelles qui célébrait Couperin, l'organiste Jean-Luc Ho et Les Meslanges poursuivent leur dialogue musical avec la Messe de Grigny. Ce chef-d’oeuvre de la musique d’orgue du Grand Siècle que Bach prit la peine de recopier alternera avec le plain-chant des voix soutenues par le serpent et de la musique « figurée» : des motets avec basse continue que nous choisirons chez les contemporains de Grigny : Jean-François Lalouette (1651-1728) et Nicolas Clérambault (1676-1749).

Quand en 1699, Grigny publie son Premier Livre d'orgue – qui deviendra Livre d'orgue lors des réimpressions, oeuvre unique d'un compositeur disparu trop tôt - il est revenu dans sa ville natale après s'être formé à Paris avec Nicolas Lebègue et après avoir été organiste de l'abbatiale de St Denis. Nous partons de ce « retour au pays» qui lui permettra de toucher les orgues de la Cathédrale pour imaginer un programme autour de la cité rémoise. Loin d’une
reconstitution d’une messe en musique du Grand Siècle, nous mettrons en regard la musique d’orgue avec la déclamation par le comédien Olivier Bettens du Poème Héroîque Clovis ou la
France Chrestienne de Jean-Desmarets de Saint-Sorlin (1595-1676).
Ce texte relate le baptème du roi franc à Reims. Un véritable tableau baroque qui correspondra bien à la musique théâtrale de Grigny « le plus grand architecte des organistes du Siècle de Louis XIV et son plus exubérant ornemaniste » (Brigitte François-Sappey)
Thomas Van Essen

 

Jean-Luc Ho grand orgue
Olivier Bettens comédien
Vincent Lièvre-Picard haute-contre
Thomas Van Essen taille & basse-taille
Volny Hostio serpent

 

Sources: 
DE GRIGNY, Nicolas (1672-1703)
Messe pour les principales festes (Livre d' orgue contenant une messe et [cinq]  hymnes (Paris, Ballard, réimp. 1711)

SORIOT, Jean-Baptiste (1733)
Plain-chant: Graduale Romanum ad usum abbatiae regalis Sancti Petri  Remensis 

DESMARETS DE SAINT-SORLIN, Jean ( 1595-1676)
Clovis, ou la France Chrestienne (Poème  héroïque , 1657) Livre Vingtroisiesme (p. 387-404) et Livre Vingt – Quatriesme (p.405-424)

 

Michel Roubinet, Concertclassic.com, Mars 2020

Jean-Luc Ho, qui y a œuvré de 2006 à 2016, sait magistralement tirer parti de ce que cet instrument a de meilleur. Après l'Introït (intonation au serpent), tout d'abord en voix parallèles « débordant » brièvement en faux-bourdon, le plain-chant d'une rigoureuse sobriété et naturellement en latin gallican s'en tint pour l'essentiel à une alternance puissamment animée des trois voix parallèles avec serpent répondant, depuis le chœur, aux versets confiés à l'orgue de tribune. On sait combien l'œuvre de Grigny est somptueuse, du hiératique Kyrie initial à cinq parties sur pédale d'anches au lyrisme d'une grâce vivifiante des « pièces de caractère » tel le Trio en forme de dialogue de cromorne et de cornet, cette section du Kyrie se refermant sur un ébouriffant Dialogue sur les grands jeux d'une extrême vivacité sous les doigts d'un Jean-Luc Ho restituant toute la vive éloquence et le caractère altier de l'orgue classique français.

Le Gloria (intonation par Thomas van Essen) offrit à son tour ses moments fortement contrastés, du plus grandiose au plus bouleversant, nulle part la grandeur n'arborant d'ailleurs, à travers le jeu de l'organiste, une quelconque neutralité mais se trouvant constamment rehaussée d'une expressivité volontaire mais stylée, sans cesse remise en jeu au gré des mélanges de timbres. (…) .

C'est peu de dire que Jean-Luc Ho vivifie et concentre les affects suggérés tant par la forme que par le texte sous-jacent, jouant volontiers des contrastes entre les pièces comme à l'intérieur de chacune d'elles. Ainsi la Fugue à cinq du Gloria, dont il sut magnifier l'éloquence extatique « en dépit » d'un mouvement incessant – force et légèreté du toucher, d'une vivacité et d'une franchise se doublant de maintes surprises dans l'écoulement individualisé du temps.

Nicolas de Grigny, Messe pour les Principales Festes
Nicolas de Grigny, Messe pour les Principales Festes

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