Arts-Scène Diffusion

L'Achéron

MUSIQUE ANCIENNE

Lachrimae

John Dowland & Anthony Holborne

 

Les Lachrimæ de John Dowland sont probablement les pièces les plus célèbres du répertoire de consort de violes de gambe élisabéthain, chacune de ces Lachrimæ évoque des larmes appartenant tant aux désespoirs amoureux qu’à la contrition ou l’illumination mystique. Ce cycle a été pensé pour faire ressentir un mouvement cathartique, une libération des larmes emplies des pêchés originels (Lachrimæ Antiquæ), de ceux persistant aujourd’hui (Lachrimæ Antiquæ Novæ), des larmes gémissantes et tristes de la mélancolie (Lachrimæ Gementes et Tristes), puis un basculement, une ouverture vers l’absolu avec la Lachrimæ Coactæ et des larmes pour un amour vrai, spirituel et divin (Lachrimæ Amantis et Veræ).

Anthony Holborne, luthiste aussi, joua très régulièrement pour Mary Sidney, Comtesse de Pembroke et fréquenta de nombreux poètes, penseurs et musiciens. Ceci explique pourquoi les danses de son recueil pour plusieurs instruments est constitué d’autant de pièces aux titres aussi énigmatiques que poétiques : Paradizo, The Funeralls, The Night’s Watch, The Cradle, etc. Nous avons retenu ici des pavanes d’Holborne qui citent le célèbre thème de la Lachrimæ Antiquæ (ou Flow my Tears), comme Pavana Ploravit, ou The Image of Melancholly, en y ajoutant des gaillardes formidablement dynamiques et évocatrices.

Ces deux luthistes aux caractères si affirmés ont de nombreux points communs, tant dans leurs modes de vie que dans leurs écritures où la mélodie prime et les parties intérieures de la polyphonie forment un contrepoint riche. Le luth, accompagné de cinq violes, est ici le soliste, mais attention, comme l’avenir le montrera, la viole de gambe va peu à peu prendre un magnifique essor au début du XVIIème siècle et noyer le luth dans son répertoire de Fantaisies jacobéennes, jusqu’à le faire oublier!

 

Distribution

François Joubert-Caillet, dessus de viole
Marie-Suzanne de Loye, ténor de viole
Andreas Linos, ténor de viole
Aude-Marie Piloz, basse de viole
Sarah van Oudenhove, basse de viole
Bor Zuljan, luth

 

Hervé Mestron, ResMusica, Juillet 2019

François Joubert-Caillet et son ensemble L’Achéron nous donnent à entendre l’immensité du monde, cette faculté de la musique à traduire l’intemporel et ce qui touche au plus profond de l’âme humaine. Au-delà des mondes, des formes et des croyances, l’essence de la vie se retrouve dans l’architecture des sons que rien ni personne ne pourra jamais effacer. La lyra grecque et la viole de gambe se rencontrent aujourd’hui comme si elles n’étaient qu’un seul et même instrument, l’outil du sacré.
L’austérité élisabéthaine et la nostalgie byzantine ottomane se retrouvent sur l’autel d’une partition écrite où le dialogue permet d’accueillir la voix de l’improvisation comme celle de la transmission. La lyra grecque, sorte de pardessus de viole à l’accent mauresque, a traversé montagnes et mers pour se fondre dans le consort de violes.
L’histoire se raconte sur et à travers la musique de Dowland. La lyra grecque de Sokratis Sinopoulos est invitée à s’exprimer, apportant des merveilles de couleurs et d’intervalles, que le consort de violes accompagne dans une sorte d’immense poème harmonique, où les frontières s’éloignent à mesure que le rapprochement des musiciens se coagule enfin dans une unité parfaite. Un disque lumineux, libre et contemplatif, où la parole perdue ressuscite le mystérieux chemin de la transmission.

Brightly off-coloured, Mai 2019

Joined by L’Achéron and François Joubert-Caillet, and changing up the traditional lute for a Greek lyre, this dungheap bridges a gap between what is past and what art though present. If ’t ev’r gazeth the film Braveheart, and did dug yond soundtrack, thou art going to loveth this wench of an album with all thy heart.

The beauty of this album rests in the amount of space it allows for silence. This album doesn’t tryeth to reacheth thee with epic fucking grandness. Tis speaks to thee on wind. This album t’s joyous. This album t’s lighteth. Thee can picture bunnies, and various joyous Disney animals, fucking like wh’res as this plays. Yet at the heart of each piece sits a deep and sacred woe. This album is an expl’ration in finding beauty in darkest and deepest of teens, in wallowing despair, and in the blackest of hearts. A concept yond hast been ’round f’r a longeth motherfucking timeth. T’s incredible to hark concepts from so long ago that continueth to feeleth as real and the words on this fucking page.

Jean-Stéphane Sourd Durand, BaroquiadeS, Mars 2019

Sokratis Sinopoulos fait sonner sa lyra avec maestria. Les quatre instruments sont le murmure de la plainte de la lyra résonnant dans la constellation de la Lyre (…)
Saluons la souplesse des phrasés, l’expressivité de chaque artiste. La sensibilité instrumentale se met au service de la mélancolie dans une lecture authentique, ne basculant jamais dans l’outrance. La précision des instrumentistes magnifie la polyphonie. (…)

Lachrimæ Lyræ — Les larmes de l'exil

Lachrimæ Lyræ — Les larmes de l'exil


Sokratis Sinopoulos: lyra grecque

& L’Achéron
François Joubert-Caillet: dessus de viole & direction
Andreas Linos: viole de ténor
Lucile Boulanger: viole de ténor
Sarah van Oudenhove: viole de basse

Basé sur une idée originale d'Andreas Linos

Fuga Libera, 2019

D’après les Lachrimæ or Seaven Teares de John Dowland, une rencontre entre le consort de violes et la lyra grecque peignant ici ensemble un tableau transversal et apatride de la mélancolie avec, en contrepoint, l’espoir et la joie d’un avenir radieux dans des improvisations et des danses anglo-byzantines intemporelles.


Anthony Holborne, Muy Linda

 



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